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Mario Corti

Début 2001, le chef des finances de Nestlé, Mario Corti, reprend la direction générale et la présidence de SAirGroup. Il remplace Philippe Bruggisser limogé suite à une perte de 2,9 milliards de francs. Le 2 octobre 2001, les images de la flotte Swissair clouée au sol font le tour du monde. Quelque 400 vols sont annulés, plus de 38'000 passagers restent en rade. Malgré plus de 2 milliards de francs de fonds publics injectés, en mars 2002, la compagnie aérienne disparaît définitivement au terme de 71 années d’existence.

L’an dernier, dans une interview télévisée marquant le 10e anniversaire du grounding, Mario Corti déclarait que «rien n’a été entrepris au moment crucial» pour sauver la flotte Swissair. Les critiques de «Supermario» visaient évidemment les grandes banques et la Confédération, qui n’auraient rien fait pour éviter l’insolvabilité de la compagnie. Ses adversaires lui répondent que, tout comme l’ensemble du conseil d’administration, il a cruellement manqué de hauteur de vue.

En juin 2007, le Tribunal du district de Bülach, dans le canton de Zurich, acquitte toutefois les 19 ex-responsables de Swissair. En juillet 2012, le Tribunal fédéral confirme pour sa part le rejet d’une action civile dirigée contre ces mêmes protagonistes.

Mario Corti et ses collègues ne risquent plus d’être inquiétés. L’homme a d’ailleurs déjà fait ses bagages à l’automne 2008, emportant aux Etats-Unis les cinq ans de salaire qu’il s’était fait payer à l’avance par la compagnie. Avec son épouse Joy, ils se partagent désormais entre Boston et Savannah, Géorgie, où ils ont acquis une propriété de quelque 765'000 dollars.

Mario Corti, qui a passé son brevet de pilote en 2004, officie désormais en qualité d’instructeur de vol. Elu au conseil de la Harvard Business School, où il avait obtenu son MBA en 1975, il s’emploie aussi à donner quelques cours d’économie. Que du bonheur pour un jeune retraité de 66 ans que l’effondrement de Swissair ne semble pas avoir démoralisé.

Marc Fues et Dominique Ducret

En juillet 2012, le Tribunal de police mettait un point final aux démêlés judiciaires qui opposaient encore l’Etat de Genève à trois protagonistes impliqués dans la débâcle de la BCGE. L’ex-directeur général, Marc Fues, l’ancien président, Dominique Ducret, et le promoteur Carlo Lavizzari ont été acquittés. Le canton, lui, a été condamné à verser 865'831 francs d’indemnités supplémentaires, soit plus d’un million de francs avec les intérêts. L’influent avocat et membre du PDC genevois, Dominique Ducret, a encaissé 269'953 francs. Le Vaudois et colonel à l’armée, Marc Fues, a reçu 251'691 francs, sans les intérêts.

Dans le volet principal du procès entamé en 2002, les cinq principaux intéressés, dont Marc Fues et Dominique Ducret, avaient déjà obtenu 4'360'882 francs. L’ancien président était ressorti complètement blanchi de la procédure alors que Marc Fues avait été reconnu coupable de faux dans les titres, mais avait été innocenté de l’accusation de gestion déloyale aggravée.

Les deux septuagénaires sont désormais à la retraite. La débâcle de la BCGE a coûté plus de 2 milliards de francs au contribuable.